lundi 26 août 2013

nimbée de lumière


Me voilà embarqué dans une aventure qui durera toute ma vie et cela s'est passé à la ferme de Boiscoutant.  

Etre papaSuis-je prêt à être père? Impossible d'imaginer ce qui nous attend tant que la réalité ne nous confronte pas.

Pour raconter cette histoire, il me faut retourner quelques mois dans le passé.

le chemin de la foule est facile, le nôtre plus compliqué


Petit bonheur issu de la rencontre d'un cultivateur et d'une louve des "steppes urbaines" , ce petit être nous apporte de nombreux moments magiques, moments où j'ai appris à jouer avec lui dans le ventre de la maman, entendre son petit coeur, créer un contact, un lien étroit qui forge la paternité.

L'annonce de la grossesse a été un moment fort: la famille, les ami(e)s, souhaitent votre bonheur mais celui qu'ils ont imaginé n'est pas forcément le vôtre. Leurs dires auraient pu gâcher le nôtre: "...avez-vous choisi l'hôpital le plus sûr, le plus médicalisé, le plus plus,...", etc... Le maître mot a été de ne pas se soucier de l'avis d'autrui, si besoin éviter de les voir trop souvent...

En somme, le choix de l'hôpital nous importait peu puisque nous désirions un accouchement à la maison.


sa venue sous la pleine lune du solstice d'été


Ce jour-là se leva pour moi avec une agitation intérieure, une sensation que je n'avais pas ressenti depuis les Noëls de ma plus jeune enfance. Certes, je ne réalisais pas vraiment ce qui m'arrivait en ce moment-là mais ce flot de sentiments étaient en moi, empli de fierté: accoucher et accueillir mon bébé.

Venue de cet "autre monde", elle m'ôta presque la respiration, pour arriver dans notre monde plus lumineux mais peut-être pas plus pur. Les contractions régulières, quelques saignements, la perte des eaux, elle me montra enfin son visage et m'offrit son premier regard, nos yeux fascinés par l'un et l'autre comme ces phénomènes propres aux champs magnétiques. Quel moment! Je donnais naissance à Orfée après de nombreux massages, caresses et encouragements à la maman, sous l'accompagnement de notre sage-femme Dorota.

Entendre son chant, la prendre dans mes bras, déposer mon baiser et mon odeur, couper son cordon qui marque son entrée dans notre monde. Orfée petite fille déjà éveillée, ne requérant qu'à laper le doux colostrum protecteur et recevoir notre amour.

Voici mon cadeau pour ta venue,

"Ce qui compte ce n'est pas ce que l'on donne, mais l'amour avec lequel on donne" Mère Teresa.



Extrait de l'album enchanteur  Miscellaneous - Prayer for peace.

plus d'accouchement à domicile sans notre soutien actif


Le Ministère de la Santé rappelle l’obligation d'assurance pour toutes les pratiques exercées par une sage-femme. Pour celles qui accomplissent l'accouchement à domicile, les assureurs demandent un prix totalement disproportionné (30 000€/an) compte tenu de leurs revenus.

Dans les départements, l'Ordre Départemental des Sage-femmes menace celles qui n’arrêteraient pas d'une amende de 45 00 euros. Il est facile de deviner où le Ministère de la Santé veut en arriver.

Nous pouvons soutenir ces sage-femmes qui permettent la liberté de choix des femmes d'accoucher où elle désirent. Signons tous la pétition.

ses couches jetables polluent notre environnement...


... et diminuent nos ressources naturelles (estimées à 18 millions chaque année rien qu’aux Etats-Unis seulement). 

Petit calcul, si j'avais été tenté de n’utiliser que des couches jetables, mon bébé en utiliserait entre 8000 et 10000 avant d'être propre (selon les experts: environ 2 ans et demie) soit entre 97 et 125 euros/mois!!! 

Si le risque pour l’environnement et mon budget est évident, les risques pour la santé de ma fille ne sont toujours pas clairement définis. Les fabricants de couches jetables n’ont pas l’obligation de lister les produits chimiques utilisés pour accroître leur pouvoir absorbant et désodorisant. Ajoutons à cela le solvant universel: l’eau qui est le composant principal de l’urine, et les produits chimiques sont alors absorbés facilement par la peau de bébé, soit près d’un tiers de la surface de son corps, contact direct également avec ses parties génitales. Le tout réchauffé par une enveloppe plastique extérieure qui garantit que ces substances resteront bien en contact avec mon bébé. 

Pourquoi alors enroulerions-nous et laisserions-nous tremper nos bébés dans ces produits chimiques inconnus ? 

Les couches lavables en coton bio ont été préférés. Dès sa naissance, Orfée nous communiqua ses besoins d'éliminer ses selles par son code à elle: un petit cri bien distinctif accompagné d'une agitation. Il est vrai que si nous n'avions pas décelé ce petit signal, elle aurait cessé de l'exprimer et se serait habituée à faire dans sa couche. En étant à son écoute, nous nous sommes retrouvés avec peu de couches à nettoyer, ce qui ne manqua pas de créer pas mal d'étonnements chez les parents rencontrés: "...mais votre enfant fait ses besoins aux toilettes!". 

Nous nous vantons d'être une civilisation de progrès mais je constate le contraire dans bien des domaines. Dans mes recherches, de nombreux experts de la petite enfance recommandent de ne commencer un apprentissage de la propreté qu'à partir de l'âge de 2 ans. "... pour ne pas marquer les enfants psychologiquement..." dixit ces mêmes experts. Sponsorisés par les grands fabricants de couches, nous les retrouvons dans les revues expertes.

Chère lectrice, cher lecteur, je pense que vous avez compris. Aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de faire le lien avec l'usage des biberons augmentant de façon rapide et continue depuis la dernière Guerre Mondiale (l'hôpital propose d'ailleurs des échantillons gratuits de lait maternisé aux nouveaux parents!).

Comme pour les agriculteurs victimes des OGM par l'industrie des semences et de leurs scientifiques, il existe une relation commerciale entre l'industrie et le monde médical qui est bien loin de l'intérêt de l'enfant et des parents.


"Nul besoin de succomber au marketing de la petite enfance, pas de poussette 4x4, ni de lit parapluie, Orfée recherche simplement à être tout contre ses parents." 


se réapproprier le savoir de nos ancêtres


Depuis la nuit des temps, les mères ont en elles cet instinct, cet amour maternel. Elles donnent naissance, nourrissent, lavent, consolent et protègent leurs petits. Il faut se réapproprier le savoir, cette sagesse des femmes. Les femmes se le transmettaient de mère en fille. Ce sont les mères les véritables expertes.

En Inde, en Afrique, en Russie, en Asie, chaque pays a évidemment une approche spécifique de la relation avec l'enfant. Elle restait encore préservée de nos dogmes occidentaux sur l'enfance il y a encore peu. Ainsi, j'ai pu entendre d'une amie sa surprise en se rendant en Chine de ne trouver pour son fils en bas âge que des pantalons avec un énorme trou aux fesses pour que le bébé chinois puisse faire ses besoins sans stress et rapidement. En Inde, c'est le port d'un vêtement léger en coton, pas de couches, etc...

Les parents de ces pays privilégient la communication, la connexion avec leur bébé sans rien lui imposer.


réorganiser sa vie professionnelle


Elle change mes gestes et mes rythmes, je me réorganise autour d'elle. J'essaye de laisser le stress du retard du travail dans les champs, c'est parfois difficile. Mais c'est pour moi important d'être avec elle, je l'emmène donc avec moi en porte-bébé.

Je rends des services aux agriculteurs qui le désirent, et l'accueil des agriculteurs a été très chaleureux. Les anciens avaient les larmes aux yeux, nostalgiques de ce temps où l'on voyait des bébés accompagnant leur maman aux travaux des champs. 

Des bébés sont aussi nés chez ces agriculteurs en 2013, de doux moments de complicité se sont noués. Parmi eux, l'un d'eux me regardait envieux, repensant au passé. Chaque matin, il confiait sa petite fille à la nounou, c'est le quotidien de la majorité des parents tenus par le travail. Mais quand venait le soir, elle montrait des difficultés pour repartir: la maison de la nounou était devenue sa maison au fil du temps. Encombré par les lourdes tâches de la ferme, il n'a pas vu grandir sa fille. Plus tard, elle continua de se confier à la nounou lors de ses problèmes de petit ami, sans doute se sentant plus proche d'elle.

La société crée des élevages d'enfants hors-sol, pas si éloignés des animaux finalement: je pense aux crèches qui ne sont que des lieux encourageant à les rendre rapidement autonome et citoyen. Depuis ce témoignage, il me semble si important de ne pas déléguer notre rôle de parents, notre bienveillance. Adaptons-nous d'abord à la personnalité de notre enfant.

Merci à tous pour ces fabuleux moments d'échange qui me confortent dans mes choix de vie.


La déclaration de naissance à la mairie de la ferme était assez cocasse, inhabituelle, accompagnée d'un "...vous avez raison de ne pas faire comme tout le monde..." amusant.

Je ne suis peut-être pas un mouton de Panurge tout simplement. Pour le plus grand nombre, il n'y a que dans les temps reculés qu'on accouchait à la maison.

Pourtant l'accouchement à domicile devrait être encore le fondement sur lequel repose notre pensée pour de nombreuses raisons y compris le bien-être de la maman, du papa et de l'enfant (je n'aborderai pas ici la grosse économie pour la sécurité sociale!).


Finalement, j'ai été enfant, j'ai vu grandir mon petit frère et ma petite soeur, comment ne pourrais-je avoir une idée sur comment élever un enfant... Ma vie m'a appris au moins ceci:


Je désire être un papa plutôt qu'un père. Si le père se fait respecter, le papa se fait aimer...





mercredi 1 mai 2013

Entendez-vous grelotter les clochettes ?


Le muguet était au commencement… du mois de Mai.



Réveil sous la pluie douce, calmante et fraîche, accompagné d’un chant de coucou très présent (après une période de travaux dans les champs très intense).

Il suffit de tendre l’oreille et se remplir de la Vie :                   

Eau de mai, c'est du pain pour toute l'année
Le 1er mai est pour moi la célébration d’un rite ancestral familial : vénérer la nature, chasser les mauvais esprits (les lutins ou esprits malins feraient-ils des farces la nuit précédent le 1er mai ?), la célébration d’un passage de saison, d’un temps, et peut-être un passage spirituel, la fin d’une saison sombre, la confirmation de la venue du printemps.

Venue du Lys des vallées (nom plus auguste), clochette des bois, elle fleurit de part et d’autre de mon paradis.
Annonçant le retour du bonheur, ses clochettes tintent au passage des chercheurs braves, qui savent les entendre, et feront bonne moisson à la recherche d’un petit bouquet du porte-bonheur.

Mois médicament contre le Ciel intérieur gris.
Mois qui voit fleurir les arbres, chaque chêne met ses feuilles, qui voit fleurir les plantes.
Mois des fleurs, des mères, des belles-mères, des grand-mères, de Marie.
Mois qui voit fleurir le blé… La beauté du vivant existe partout mais redevient particulièrement visible à nos yeux, la nature jaillissante.


Jour de la Fête du Travail 


Je me rappelle à ce moment de l’année alors, que j’ai choisi un métier dur, mais que j’aime.  
Fils de la terre où l’amour, l’humilité perdue et retrouvée, le respect, la foi, la bataille pour son autonomie, le combat parfois même pour la survie, je vibre pour tout cela.
A ce moment là, je me retrouve à moi-même.
Ce jour de mai me rappelle que je ne travaille plus un seul jour, c’est ma Vie

Merci à vous qui me soutenez, nos histoires sont à présent liées, notre avenir également.


En mai, les travaux de jardinage deviennent très importants 


Les jardiniers et les agriculteurs sont partagés : les uns désirent que les pluies d’Avril prennent fin, les autres ne les appréhendent pas, mais ils redoutent tous les gelées tardives qui peuvent être fréquentes durant ce mois.

Amis jardiniers, amis citoyens, ce samedi 4 mai nous avons rendez-vous pour un événement "Incroyables Colibris", rendez-vous avec nous-mêmes, pour un partage avec les autres, dans plus de 45 villes en France mais aussi en Belgique et en Suisse, c'est dire son importance.
Kokopelli et les Incroyables Colibris nous proposent de transformer notre région, nos territoires en un immense potager, de nous retrouver pour planter et partager librement fruits et légumes dans les rues de nos villes, de nous réapproprier notre espace.

En apéritif :


samedi 13 avril 2013

décompacter les idées reçues

Je suis parti labourer de bonne humeur, avec enfin une journée favorable aux travaux des champs. C’était de courte durée, je suis tombé sur une horreur :


Sans aucune autorisation de ma part, les services d’entretien de la voie rapide à proximité d’une parcelle se sont permis de rentrer dans celle-ci. Leur mission : tailler la haie (qui ne me gênait nullement) avec leur gros tracteur, à tout prix et malgré la météo très humide ce jour-là. Pour "le bien de ma culture",  qu'ils disent...

Joindre un interlocuteur pour une petite explication fut le parcours du combattant (et oui, là aussi tout est décentralisé dans un grand centre !), mais rendez-vous fut pris avec le responsable (mais pas coupable !) en fin de journée.

Deux fins observateurs !
"… Je pense qu'y a des endroits où la traiteuse passe, à mon avis, et que ça défonce autant, et la charrue, elle y passe quand-même …"
"… Je sais ce que c’est, la culture, aussi…"
dixit le fauteur.
Ça tombe bien, je n’utilise pas de pulvérisateur, vu que je suis en bio. Pas de chimie, pas de passage de machines !!! L’été aussi, je fais attention à ne pas rouler dans les champs les bennes de grains fraîchement moissonnés, conscient de l’impact sur les horizons de mes sols, abri de mon élevage de vers de terre

Il insiste :
"… Avec les outils que vous avez, vous les agriculteurs, j’ai pensé…"
De quelle agriculture étaient-ils les fils ? Le passage d’un pneu en conditions très humides est dévastateur pour les sols, à 15 mais aussi à 50 cm de profondeur.
Un petit rappel lui a été nécessaire (clic sur graphiques pour voir net) :


De l'imprévu alors que chaque heure compte, les excuses répétées du supérieur embêté et sans solution, je comprends que le seul homme à me sortir d'affaire, c’est moi-même. Il faut soigner cela. Soit, je ne peux plus finir de labourer le champ dans la journée, mais il est important de ne pas prendre de retard dans le semis.

Merci Jean-Marc 
J’ai pu me rendre compte que la solidarité entre agriculteurs n’était pas vaine. Les matériels sont très coûteux, le superflu exclu. Ce cultivateur éleveur de chèvres m’a proposé la location de son décompacteur.


Résultat des courses : une bonne heure pour aller le chercher, une demi-heure pour vérifier les réglages, plus le temps du trajet retour, mais , au milieu de tout ce gâchis, un moment de partage véritable autour d’un verre apéritif.

Dans ma recherche d'un humain à qui demander des comptes, les témoignages d’agriculteurs indignés ont été nombreux. J’ai pu entendre d'autres victimes de leurs bavures se plaindre : Ils se permettent tout ! Visiblement le dialogue est absent.
Mais ce qui est surtout absent et doit le rester, c’est l’autorisation de pénétrer dans les champs des agriculteurs.
Imaginez-vous le choc : vous rentrez le soir de votre travail et trouvez votre maison en chantier. Je ne connais personne que cela laisserait indifférent…

L'aberration de la société moderne, c'est de dévaloriser notre métier : le paysan n’est pas balourd ou brute, il est un grand observateur dans de nombreux domaines, le scientifique spécialiste d’une seule science.
Quand je parcours mes champs, j'observe et j'acquiers des connaissances. Oui, je les observe, les interroge, m’interroge, médite... C'est la réalité.
Je ne suis peut-être pas un scientifique, mais un chercheur…

Je cherche avant tout à être respecté pour le travail que je fais.

Je voudrais malgré tout finir sur une note de fraîcheur et d'optimisme. Clic info-détente surprise ici. Merci les Québécois !

vendredi 12 avril 2013

l'industrialisation de l'agriculture

Du sérieux aujourd'hui. De l'information pure, il en faut aussi.

Sortez une bière ou quelque chose qui vous fera plaisir et prenez 50 mn de votre temps pour écouter l'émission Terre à Terre du 9 février dernier sur France Culture, consacrée à l'analyse ultra pertinente de Xavier Noulhianne, éléveur et résistant dans le Sud-Ouest, sur l'évolution des pratiques de contrôle en agriculture.



Et pour ceux qui en veulent, voici également un lien vers un article très poussé du même sur la dérive de la certification AB : AB Absurdo ou AB.

samedi 6 avril 2013

des paniers

Il y a des habitudes qui s'installent. On peut appeler ça aussi des liens...
Une fois par mois, un petit groupe d’irréductibles du nord de La Rochelle, des résistants en tout genre en même temps que des propulseurs d'un vent nouveau, font provision de farine et de lentilles bio en provenance de mes terres.

Ce post s'adresse à vous, chers EcoClic'iens. Que diriez-vous de passer commande pour la livraison d'avril directement en ligne ?
C'est un essai, et s'il est concluant, nous aurons mis au point une méthode de communication facilitée (qu'y disent...)
Bien, êtes-vous prêts ? Un clic sur le lien que voilà : bon de commande spécial Paniers d'EcoClic'eau.
Je laisse volontiers la gestion des commandes à la vigilance des responsables des Paniers.


Et puis pendant que vous y êtes, voyez la nouvelle page sur les blés anciens, tournez, virez, faites connaître, ajoutez des commentaires en ligne... Que vive le blog, il est la porte d'entrée à une nouvelle conception du monde où l'échange perd son qualificatif de commercial pour redevenir simplement humain.

Merci pour votre soutien, de votre confiance. Quel plaisir que d'avancer ensemble sur le chemin de la transition !

jeudi 4 avril 2013

blé ancien et petit épeautre

On en parle, on en parle, mais réellement, qui et où sont-ils ?

Il sont là ! Regardez :

pousses de blé de pays gâtinais
champ des mêmes
l'engrain si vert

Je ne peux pas vous dire mieux. C'est la promesse de notre, votre bon pain de l'an prochain, celui qui embaume vos narines à la moindre tranche coupée, celui qu'une seule lichette de beurre salé rend irrésistible.

Contre vents et marées, il sont là !

dimanche 31 mars 2013

grand week-end de pâques

Ils perdent leur santé à faire de l'argent,
et par la suite perdent tout leur argent à la retrouver.
En pensant anxieusement au futur, ils oublient le présent
de sorte qu'ils ne vivent, ni le présent, ni le futur.
Finalement, ils vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir
et meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu.

- Confucius -

Ce dimanche, repos.
Pourquoi ne pas profiter d'un bon petit moment avec Paradise.



samedi 23 mars 2013

journée internationale des forêts

Quelques hommes en costume trois pièces viennent de décider, entre la poire et le fromage, que la forêt valait la peine qu'on lui accorde une journée de pensée positive par an.
Ça ne mange pas de pain, c'est pas comme le conflit syrien où une prise de position franche menacerait l'équilibre hypocrite d'un monde dont on veut absolument éviter qu'il ne bascule enfin vers la justice. Ça distrait les esprits, occupe les mains (plantez des arbres, qu'ils disent !), ça verdit l'atmosphère, ça déplace les responsabilités, tout le monde s'y retrouve. Sauf la forêt, peut-être.
Les enjeux sont clairs, les encravatés les déguisent à peine, et il suffit d'un infime changement d'angle de lecture pour décoder :
Les forêts sont nos moyens d'existence et notre richesse
  • [...]
  • La valeur ajoutée brute mondiale dans le secteur forestier s'élève à 468 milliards de dollars EU.
  • Le commerce mondial de produits ligneux primaires se monte à 235 milliards de dollars EU.
  • Les forêts tropicales fournissent à l'agriculture des services de pollinisation dont la valeur s'élève à 12 milliards de dollars EU par an.
  • [...]
 Freiner l'exploitation forestière illégale
La coopération internationale et la technologie devraient aider les autorités à lutter contre ce crime organisé et rapide.
Global Forest Watch 2.0, qui sera lancé cette année 2013, mettra à profit la technologie de télédétection pour fournir des cartes de déforestation de haute résolution et quasiment en temps réel, sur une plateforme ergonomique. Le système fournira des alertes de déforestation au niveau planétaire pour identifier l'exploitation forestière illégale ainsi que les points de déforestation, en s'appuyant à la fois sur les données satellites et publiques y compris celles fournies par les communautés locales.
On peut ainsi imaginer qu'un analyste d'un groupe de conservation des forêts à Jakarta (Indonésie) reçoive une alerte via les médias sociaux montrant une zone déboisée. Par ce biais, il pourrait lancer un avertissement aux autorités qui se rendraient à cet endroit pour tenter d'appréhender les exploitants illégaux.
On peut également considérer un importateur de bois qui surveille les exploitations forestières de son fournisseur. Si celles-ci venaient à empiéter sur une zone protégée, l'importateur immédiatement suspendre ses achats et utiliser l'information satellitaire pour confronter le fournisseur.
La technologie sera sans aucun doute un allié efficace, mais c'est l'ensemble de la chaine de production et de distribution qui doit être l'objet d'une vigilance de tous les instants, comme l'impose, depuis début mars 2013, l'Union Européenne afin d'enrayer le commerce de bois illégal.
 Extraits de www.notre-planete.info.

C'est magnifique !
D'une pierre au moins deux coups :
  • Je détourne l'attention du crime légalisé et institutionnalisé contre la Nature pour le mettre à la charge d'affreux hors-la-loi d'essence privée qu'il est justifié de traquer,
  • J'en profite pour renforcer le contrôle sur tout ce qui vit à la surface de cette terre et dont j'ai besoin pour mes propres aspirations au pouvoir et au lucre.
  • Allez ! une petite troisième, en tout petit : et pendant ce temps, vous voilà ligotés un peu plus serré par une poignée de mesures et d'alliances émanant de sphères insoupçonnées/insoupçonnables, ni vu ni connu, vas-y que je t'embrouille !


Moi, je m'en fiche.

Deux jours avant l'avènement de cette subite vague de compassion collective pour nos amies les forêts, je profitais justement d'un jour de répit agricole et climatique pour me plonger dans l'autre monde, peuplé d'invisible et de messages murmurés.
Au passage, j'ai capté celui-ci :
Homme,

Je suis la chaleur de ton foyer par les froides nuits d'hiver,
l'ombrage ami, lorsque brûle le soleil d'été.
Je suis la charpente de ta maison, la planche de ta table.
Je suis le lit dans lequel tu dors, et le bois dont tu fis tes navires.
Je suis le manche de ta houe, et la porte de ton enclos.
Je suis le bois de ton berceau, et aussi de ton cercueil.

Ecoute ma prière, veux-tu ?

Laisse-moi vivre pour tempérer les climats et favoriser l'éclosion des fleurs.
Laisse-moi vivre pour arrêter les typhons et empêcher les vents de sable.
Laisse-moi vivre pour calmer les vents, pousser les nuages
et apporter la pluie qui véhicule la vie du monde.

Laisse-moi vivre pour empêcher les catastrophiques inondations qui tuent.
Je suis la source de tous les fleuves, je suis la source des ruisseaux.
Je suis la vraie richesse de l'état, et je contribue à la prospérité du plus petit village.
J'embellis ton pays par la verdure de mon manteau.

Homme,
Ecoute ma prière !
Ne me détruis pas !


- Supplique de l'Arbre -
Texte ancien d'un sage indochinois

mardi 12 mars 2013

La fin des haricots

Je crois qu'il est bon de savoir ce qu'il se passe réellement au niveau du vivant, entendez de notre vie, lorsque les intérêts économiques, entendez de pouvoir personnel, prennent le pas sur l'intérêt commun à tous les règnes : minéral, végétal, animal, et à peine émergé du dernier mais déjà d'une arrogance sans borne, le règne humain.

Ci-après, en 3 épisodes, 52 mn d'éclaircissements pour bien prendre conscience de l'importance de nos choix.

Vous pourrez mettre en plein écran après avoir démarré la vidéo.

dimanche 3 mars 2013

la voie des blés anciens

Plutôt que de longs discours, et puisque je n'ai moi-même pas encore d'archives filmées de mon travail, voici en vidéo un bel exemple de ce qui me motive.

Les images que vous verrez de la ferme des Ronot en Côte d'Or pourraient être celles de Boiscoutant, et même si je n'ai pas atteint ce niveau d'installation matérielle, l'esprit, lui, est parfaitement concordant avec ce que je mets en place.

Je vous souhaite de belles découvertes...


PS : Il existe une suite à l'extrait que je vous présente ci-dessus - Moissons 2 -, que vous pourrez appeler à la fin de celui-ci si vous êtes amateur, qui traite plus particulièrement de la conservation et de la multiplication des semences anciennes.

samedi 2 mars 2013

à nouveau dans les champs

semis des blés
Il y a peu de temps encore, les sols invitaient plutôt à la pratique du bain de boue thalassothérapeutique qu'aux semis hivernaux.

Le froid et le soleil ces jours derniers les ont durcis et nous pouvons de nouveau circuler dans les champs avec nos engins pour y faire ce que nous avons à y faire.

J'ai enfin pu semer les blés anciens.
C'est bientôt le tour des lentilles.

C'est une course avec le temps : s'il se remet à pleuvoir, les travaux s'arrêtent et les semis sont compromis.

Le mythe de l'homme domptant la nature n'a aucune réalité, et c'est tant mieux, car elle sait mieux y faire que nous quand il s'agit de veiller à l'équilibre de la vie dans son ensemble.

vendredi 15 février 2013

premiers clients

Ce n'est pas tout de faire de la bonne farine bio toute fraîche, faut trouver des amateurs !

Aujourd'hui, première commande : ça se fête !
J'ai rejoint ainsi l'équipe des  paysans partenaires des Paniers d'Eco Clic'eau, groupe de consom'acteurs du nord-est de La Rochelle.

Vite, commander les sacs papier chez Tapiéro, fabricant français dont j'apprécie la démarche durable, concevoir les étiquettes, trouver un nom de marque qui parle, moudre, ensacheter, livrer à la date de distribution prévue...


Tout un programme, et une belle motivation.

Sans compter des débuts de piste pour d'autres groupes du genre AMAP dans le coin...
De quoi se plaint-on ?

dimanche 10 février 2013

agroforesterie

L'agroforesterie est une orientation intéressante d'une agriculture désireuse de renouer avec les éco-sytèmes naturels.

Voici deux vidéos succintes mais parlantes sur ce mode de culture qui commence à "prendre" dans le milieu paysan, pour le bonheur... de l'éco-système lui-même, dont nous sommes certes partie intégrante, mais aussi, que nous le voulions ou non, les Gardiens.


lundi 4 février 2013

un trieur pas comme les autres

Il est arrivé sans crier gare, il m'est littéralement tombé dessus lorsque je ne le cherchais plus...

... ce  magnifique tarare à blé en vrai bois d'arbre...

... et  à la superbe mécanique. Un objet de collection !

Il avait besoin d'un peu de soins, après toutes ces années passées à l'abandon dans un coin de grange beauceronne, mais je m'y suis attelé de bon coeur.


Ne vous méprenez pas, il n'est pas du tout question de le mettre au musée. C'est mon outil de travail : on ne fait pas mieux pour trier le blé ancien, que j'aime traiter avec douceur. Et le blé plus moderne passe par ses grilles tout aussi bien.

Voyez ce bel objet  :


De marque SOCAM, une société qui n'a pas résisté à l'arrivée en masse des machines agricoles modernes - cadeau des américains après la guerre -, il a fidèlement servi avant d'être détrôné par un frère plus gros, rapide, bruyant, bref plus apte à la course au rendement.

Aujourd'hui, il reprend du service pour des humains en transition...